Et pourtant, à quelques exceptions près – si vous en faites partie, "yako", comme on dit par chez moi –, vos familles sont bien plus fonctionnelles que celles des séries TV que je vais vous présenter.
Voici donc, pour combler le manque provoqué par la fin de la septième saison de Game of Thrones, un classement des séries où les rassemblements familiaux sont pires que les vôtres :
5- Kaamelott : la gloire de mon père
Il va arriver à ses fins en utilisant une potion de Merlin pour prendre l'apparence de Gorlois afin de se faufiler jusqu'au lit d'Ygerne, une nuit où celui-ci était sur le champ de bataille. Le plan se déroule encore mieux que prévu : le vrai Gorlois est tué au combat pendant qu'Uther prend du bon temps avec sa femme... Il se dit, de source non-officielle, que ce cher Gorlois est l'auteur de la toute première VDM de l'Histoire de la Bretagne. Uther prend alors Ygerne pour épouse et de leur union, naît Arthur, notre héros. Après ce départ tumultueux, cela aurait pu être le début une belle histoire MAIS...
- Uther Pendragon était légèrement fou et risquait de tuer son propre fils, s'il sentait en lui un rival : le petit Arthur va donc être envoyé à Rome où il trimera à l'armée, jusqu'à devenir Dux bellorum.
- Ygerne, même si elle l'aime (à sa façon), considère Arthur, comme un bâtard illégitime, conçu à cause de la tromperie d'Uther : elle ne manque pas de le lui rappeler en étant bien désagréable.
- Anna / Morgane, fille de Gorlois, conçue avant le coup
Si Arthur peut se débarrasser de son épée Excalibur, c'est une autre confiture en ce qui concerne les fautes de son père. Et comme le linge sale se lave en famille, ce sont ses plus proches parents qui sont là pour les lui reprocher. Ça fait du bien de se sentir aimé et soutenu !
Bilan familial : Arthur est un personnage qui ne peut décidément compter sur personne dans sa vie, qu'il s'agisse de ses branques de chevaliers ou d'une famille composée d'un père crapuleux, d'une mère acariâtre et d'une demi-sœur qui complote à sa perte. Si l'on rit le plus souvent devant les pitreries des habitants de Kaamelott, l'extrême solitude d'Arthur – en fond – donne au show une touche mélancolique lui permettant de dépasser toutes les pastilles télévisuelles françaises.
4- Shameless : les kassos
Mais tout n'est pas sombre dans Shameless : l'on assiste à des moments de liesse familiale, souvent partagés à l'occasion de la réussite d'arnaques permettant aux Gallagher de s'enrichir aux dépends de l'État ou d'autrui. La survie d'abord, le remords ensuite (pas sûr qu'ils en aient beaucoup...).
Bilan familial : S'il y avait une catastrophe conduisant l'humanité à une ère post-apocalyptique, les Gallagher survivraient sûrement grâce à leur absence de principes moraux et resteraient soudés, tel une meute de hyènes mutantes croisées à des cafards increvables.
Bilan familial : Le terme de belle-famille est parfois bien trompeur et à défaut de liens du sang, celui-ci peut couler à la suite de trop vifs désaccords. Dans ces cas-là, mieux vaut juste s'assurer – comme le héros de Banshee – que ce soit celui des autres qui se répande, plutôt que le vôtre.
Avec des gènes irlandais et un tel environnement familial, rien d'étonnant à ce que notre cher Ray se retrouve avec un léger penchant pour l'alcool (le regarder écluser tout le whisky de Los Angeles, fait mal au foie) et la violence. D'autant plus qu'il n'est même pas l'aîné de la fratrie. Second dans l'ordre de succession, notre antihéros – qui a réussi à fonder sa propre famille dysfonctionnelle – n'a aucun moment de répit, au point de se demander s'il arriverait même à trouver le temps de mourir en paix.
Bilan familial : qu'il s'agisse de la famille dans laquelle il est né ou de celle qu'il a fondé, Ray Donovan semble condamné à ne jamais trouver la tranquillité et l'on ne peut qu'être attendri par ce géant cabossé (et bien sapé), peu importe si sa manière de gagner sa vie flirte souvent avec l'illégalité...
Une diablerie qui sera suivie de bien d'autres, notre cher fils prodigue étant revenu d'Afrique avec de sérieux penchants pour les rites vaudou et la violence. Mais ce n'est pas tout, James Delaney ne respecte aucun tabou et semble plus motivé par sa passion incestueuse pour sa sœur, que pour l'héritage familial – des terres aux États-Unis – malgré les litres de sang et de boyaux (James tue VRAIMENT salement) versés pour le récupérer. Nous pourrions modérer notre désapprobation à cette envie de zouker sa frangine par le fait qu'il ne s'agisse QUE de sa demi-sœur, contrairement à ces cochons de Jaime et Cersei Lannister, mais ce point soulève un autre dysfonctionnement familial : la mère du héros, issue d'une tribu de natifs américains, a été achetée contre de la poudre à canon par le père de celui-ci, forcée à renier ses traditions pour vivre dans la société anglaise et – lorsqu'elle n'a plus été capable de le faire – a été internée dans un asile où elle est morte... Un cocon familial au top, vous disais-je !
Ndlr : Cette liste est bien entendu purement subjective et se base essentiellement sur mes considérations morales. Vous pouvez tout à fait trouver que zouker sa sœur durant son sommeil, grâce à la magie vaudou, est moins grave que d'utiliser ses gamins pour frauder les allocs. Si vous avez d'autres exemples de séries suivant des familles dysfonctionnelles, n'hésitez pas à me les indiquer, ici. Sur ce, bonne nouvelle saison de Game of Thrones !