En plus de cette bande annonce tapageuse, voici les trois raisons qui m'ont séduit dans ce film :
- Le premier film sur une super héroïne (non, Supergirl, Catwoman et Elektra, ça ne compte pas)
Alors que le film solo Black Widow n'a pas l'air prêt de quitter la sphère du fantasme chez Marvel, chez DC le premier long métrage de l'ère dédié à une super héroïne est sur le point d'être dégainé. Cela ne suffira certes pas à rétablir la parité d'un point de vue quantitatif, mais – selon les premières critiques US – Wonder Woman redore le blason du DC Cinematic Universe, entaché consécutivement par Batman V Superman et Suicide Squad. Le film sonne donc comme une bonne nouvelle aussi bien pour les féministes que pour les fans de DC qui n'en pouvaient plus de voir l'image de leurs personnages préférés piétinée sur pellicule.À l'heure où j'écris ces lignes, Wonder Woman explose les scores des films de ses coéquipiers sur le site Rotten Tomatoes
En gros, Patty Jenkins sait écrire les femmes en colère et la mise à mal du patriarcat et elle a su se montrer aussi brillante avec la super héroïne qu'avec la fameuse psychopathe ! Une vision du personnage vraiment réussie, sublimée par une Gal Gadot guerrière tout en quadriceps et deltoïdes, mais également en mimiques attachantes. - Une icône qui a su se réinventer...
De par sa création en 1941, Wonder Woman a apporté une réponse à un besoin muet : la représentation de femmes fortes dans l'univers des comics. Loin des habituelles demoiselles en détresses et femmes perfides, Diana Prince va bouleverser les codes en sauvant à de multiples reprises son "love interest" (traduisons-ça par "crush", pour les jeunes) Steve Trevor tout en bottant les fesses de nazis durant la seconde Guerre Mondiale. Depuis, la série n'a eu de cesse d'évoluer, à commencer par le contexte historique mais également par des réécritures des pouvoirs et des origines de l'héroïne, sans jamais pour autant oublier le rôle iconique du personnage. Le choix de Patty Jenkins de situer l'action durant la Première Guerre Mondiale permet d'ailleurs de montrer l'absurdité de la guerre au travers des yeux d'une Diana dépassée par la folie des hommes.Toute ressemblance avec un certain Goku ne saurait être que fortuite - ...Et séduire les plus grand.e.s
C'est simple, en cherchant parmi les artistes du milieu, hommes comme femmes, nous pouvons difficilement trouver des détracteurs de Wonder Woman. La seule friction semble paradoxalement provenir du choc entre les différentes manières d'aimer le personnage. En effet, "Wondie" a beau être une icône féministe, elle n'en reste pas moins une femme dont les atouts physiques ne peuvent laisser les amateurs de femmes sculpturales indifférents. En découle un questionnement sur l'incompatibilité entre l'appréciation de la sensualité du personnage et sa stature emblématique. Le dessinateur Frank Cho, spécialisé dans le dessin de pin-ups est ainsi souvent pris pour cible tout en étant paradoxalement sûrement l'artiste qui aura su représenter toute la puissance et la beauté musculeuse du corps de Diana Prince en une magnifique illustration, à mille lieues de représentations caricaturales de la femme dans les comics. Patty Jenkins et Gal Gadot nous servent une représentation athlétique mais réaliste du personnage.
Vous l'aurez compris, pour moi, le film Wonder Woman est un bon film, à défaut d'être un chef-d'œuvre, aussi bien par son matériau d'origine que par la recette créative du film. Et si vous souhaitez vous plonger encore plus dans la mythologie de l'héroïne et mieux comprendre en quoi elle a su marquer l'industrie des comics et la pop-culture dans son intégralité, je ne peux que vous conseiller de vous procurer le numéro 0 de Comics Mag disponible chez vos libraires un peu partout en France.
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