25.4.16

Le Cœur de l'ombre : Roberto Ricci et Laura Iorio braquent nos cœurs à l'italienne

Cet article est tiré de mon interview de Laura Iorio et de Roberto Ricci. Il se concentre sur Le Cœur de l'ombre, la nouvelle collaboration du couple publiée aux éditions Dargaud.
En prenant de l'âge, les contes prennent une saveur toute particulière avec toute cette noirceur en arrière-goût que nous parvenons enfin à déceler grâce à nos palais adultes. C'est cette essence douce-amère que Tim Burton a d'ailleurs su capturer dans ses premiers films, assaisonnant le tout à la sauce gothique. Depuis, ce conteur de l'étrange s'est quelque peu perdu dans des dimensions plus édulcorées mais, en attendant qu'il retrouve le "droit chemin" (avec Miss Peregrine's Home for Peculiar Children ?), une foule d'artistes ayant été influencés par sa patte nous livrent leurs visions fantasmagoriques des contes pour enfants. C'est le cas de Laura Iorio, de Roberto Ricci et de Marco Cosimo D'Amico qui s'apprêtent à nous livrer Le Cœur de l'ombre. Compte-rendu de mon interview centrée sur Laura Iorio et de mon premier contact avec L'Uomo nero.
Laura Iorio et Roberto Ricci, toujours souriants
LGC : Alors, que pouvez-vous me dire sur Le Cœur de l'ombreLaura ? Est-ce votre premier travail de couple avec Roberto ?
Laura Iorio : Non, nous avons déjà travaillé ensemble chez BDMusic sur l'ouvrage  June Christy scénarisé par Giancarlo Dimaggio. Je m'occupe des illustrations et du scénario avec Marco Cosimo D'Amico, tandis que Roberto se charge du storyboarding et de la couleur avec moi. Je travaille dans l'illustration à la base, mais comme c'est un secteur compliqué, je me suis également tournée vers la BD. Depuis 2015, j'ai recommencé à travailler dans l'illustration et je prépare un premier album illustré sur un conte écrit par mon amie et collègue Daniela Volpari.  
Le Cœur de l'ombre, c'est l'histoire de Luc, un petit garçon français de 10 ans avec des origines italiennes. Il a la particularité d'avoir peur de tout à cause d'une mère protectrice. Chaque nuit il reçoit en fait la visite de L'Uomo Nero / L'Homme Noir, un croque-mitaine de célèbres comptines italiennes utilisé par les parents pour forcer les enfants à être sages.

Laura Iorio : Une nuit, Luc arrive à toucher L'Uomo Nero, ce qui inquiète celui-ci. Du coup, il emmène le petit garçon au Royaume des ombres, le monde de tous les Boogie Men (NDLR : croque-mitaines), très inspiré par l'esthétique de Tim Burton. Ce sera le début d'un road trip aux airs de quête initiatique dans le monde entier entre toutes les dimensions pour en savoir plus sur le phénomène du fameux contact physique. 
Illustration préparatoire et recherche pour L'Uomo Nero
LGC : Ça a l'air vraiment excellent ! Je suis friand de BD jeunesse et votre patte graphique fait bien ressortir la thématique fantasmagorique du récit. On ressent une influence "Burtonesque" mais pas que. Quelles sont vos autres sources d'inspiration ?
Laura Iorio : Pour l'illustration, mes références sont Rebecca Dautremer et notamment son Babayaga, les courants de peinture comme les Préraphaélites (mouvement de peinture anglaise du 19e siècle) et le Golden Age Américain (1880-1920) dont Norman Rockwell était un des plus célèbres représentants. Enfin,comme Roberto, je suis une grande fan de Bernie Wrightson et de son Frankenstein.
Niveau BD, je suis très manga et j'adore La Rose de Versailles / Lady Oscar de Riyoko IkedaVideo Girl Aï de Masakazu Katsura et Maison Ikkoku de Rumiko Takahashi, J'ai d'ailleurs voté pour cette dernière pour le Grand Prix d'Angoulême. J'ai aussi quelques coups de cœur comics et BD dont le Elektra Assassin de Bill Sienkiewicz et l'œuvre entière du dessinateur italien Gipi (Notes pour une histoire de guerre).
 Découvrez les magnifiques peintures de Laura Iorio
Laura Iorio est une virtuose de la gouache sur papier 
Pour les films, je suis bien entendu fan de Tim Burton mais aussi de Thrillers et d'adaptations de romans. Si je devais dresser une liste, ce serait Sunset Blvd. de Billy WilderArsenic and Old Lace de Frank Capra et Back To The Future de Robert Zemeckis.
Pour la musique, j'écoute pas mal de jazz et de grandes voix féminines comme Aretha Franklin ou Ella Fitzgerald et je suis une grande fan de David Bowie.
LGC : Je vous remercie pour toutes ces réponses, je surveillerai Le Cœur de l'ombre avec attention. Bonne continuation à tous les deux et à bientôt !
Laura et Roberto : À bientôt !
Sources images : Le blog de Laura Iorio 

Alors, ça a quel goût Le Cœur de l'ombre ?

Caractéristiques principales
  • Genre : conte fantasmagorique, BD jeunesse, aventure
  • Style graphique : illustration à la peinture, esthtéique gothique
œuvres similaires
  • BD et romans : L'Étrange vie de Nobody Owens, La Triste fin du petit Enfant Huitre et autres histoires
  • Ciné & TV : Coraline, Paranorman, Nocturna 
  • Jeux Vidéo : American McGee's Alice, Puppeteer
  • Musique : les BO des films de Tim Burton (avant Alice), les compositions de Bruno Coulais
Prenant la forme d'un conte fantasmagorique surprenant graphiquement, Le Cœur de l'ombre nous propose un road trip initiatique  pour exorciser les peurs de l'enfance. Un récit destiné aussi bien aux enfants qu'à leurs parents.

Le Cœur de l'ombre
Auteurs : Laura Iorio (scénario et dessins) Marco Cosimo D'Amico (scénario), et Roberto Ricci (dessins)
Éditeur : Dargaud
Nombre de pages : 104 pages
Date de sortie : 29/04/16
Prix : 17,95 €