23.3.17

"Moi, Peter Pan" emmène les lecteurs au Pays imaginaire

De retour dans l'hexagone pour la sortie de son dernier roman, l'onirique Moi, Peter Pan, Michael Roch est sur le point de terminer son tour de France de dédicaces. À l'heure où j'écris ces lignes, il vous reste une dernière chance pour le rencontrer à 17h, le 25 mars, au Decitre de Levallois-Perret. Avant de vous présenter son dernier bijou, permettez-moi de vous glisser quelques mots sur un des auteurs les plus talentueux de sa génération.
Attention, mesdames et messieurs, derrière le beau gosse se cache un auteur encore plus irrésistible
Mon premier contact avec Michael Roch remonte à l'époque où je commençais à m'intéresser au phénomène des prescripteurs littéraires sur YouTube. Vous savez, ces amoureux des mots ayant décidé de prêcher sur des terres supposées incompatibles avec leur passion. Michael venait juste de lancer sa chaîne La Brigade du Livre, articulée autour d'un collectif haut en couleur s'efforçant de vulgariser la littérature (avec un fort penchant pour celle dite “de genres”). De la hauteur et de la couleur, il en avait justement à revendre et captait l'attention de son public grâce à un véritable don pour la narration, sous le pseudo de Kilke.


En me renseignant davantage sur le personnage, je me suis rendu compte qu'en plus d'inciter les gens à lire les livres des autres, il écrivait les siens, de livres. Adepte des formats courts et numériques, il avait déjà une demi dizaine d’œuvres à son actif, en auto-publication ou éditées chez Walrus, la maison résolument pulp fondée par Julien Simon AKA Neil Jomunsi (vous savez, l'auteur de Kappa16, un de mes coups de cœur de 2016). Deux ans plus tard, la flamme semble plus vive que jamais chez Monsieur Roch qui aura été publié coup sur coup trois fois aux éditions Le Peuple de Mü. Moi, Peter Pan, son dernier roman en date, lui a ainsi fait démarrer l'année 2017 sur les chapeaux de roues.
Plus d'un siècle après la naissance du personnage de J. M. Barrie, force est de constater que ce cher Peter Pan continue à inspirer les créatifs et ce, quel que soit leur média. Après la torturée et tortueuse BD Oliver et Peter de Philippe Pelaez, publiée chez Sandawé et qui s'ouvrait sur le désenchantement d'un Peter Pan devenu adulte en la personne de J. M. Barrie, voici le roman qui pourrait servir de chaînon manquant entre l'oeuvre originale et le film Hook de Steven Spielberg.
Dans Moi, Peter Pan, Wendy a déjà quitté le Pays imaginaire et Peter, offrant par la même une nouvelle palette d'émotions et de sensations au roi des enfants perdus. Entre deux espiègleries, notre héros se verra ainsi assailli par des flots de nostalgie et par le doute. Le doute quant à sa personne mais aussi quant à son rapport aux autres et au monde. Voici donc que l'enfant qui avait juré de ne jamais grandir et qui vivait au jour le jour, égal à lui-même, se retrouve à regretter hier et redouter demain.

"Il y a quelque chose qui mûrit au royaume de Pan"... et ses habitants l'ont bien senti ! Lili la tigresse, la Fée Clochette, les sirènes… au fil des 15 chapitres que compte l'ouvrage, Peter va croiser plusieurs figures cultes du Pays imaginaire, les psychanalysant en même temps que sa propre personne. Sous couvert de préoccupations "imaginaires", Michael Roch aborde des questions aussi sensibles que la parole raciste ou la dépression ainsi que des concepts proches du shintoïsme et ses fragments d'âme insufflés aux objets avec lesquels on interagit. D'ailleurs, il est dit dans l'ouvrage – au travers des mots du crabe Croque – que les livres sont les "objets qu'on marque le plus" et ce Moi, Peter Pan en est la preuve "vivante" : il vibre de l'amour de Michael Roch pour les mots de la langue française. Jongleur adroit, enfant de la syllabe, l'auteur nous promène au gré de ses inspirations poétiques, nous déstabilisant parfois, de par une virtuosité anticonformiste. Pour les deux ans de sa chaîne, l'auteur continue donc d'éduquer les palais en offrant un mariage d'ingrédients, cultivés et récoltés en des terres encore épargnées de toute médiocrité créative. C'est du tout bon, faites-vous péter le bide !

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Alors, ça a quel goût Moi, Peter Pan ?

Caractéristiques principales
  • Genre : nouvelle initiatique, conte philosophique
  • Style d'écriture : lyrique, onirique
œuvres similaires
  • BD et romans : Oliver & Peter, le Peter Pan de Loisel, L'homme Volcan
  • Musique :  Wasaru, Agnès Obel, Helios
Si Peter Pan guérissait du syndrome auquel on a donné son nom, celui-ci serait-il rebaptisé ? À défaut de nous donner une réponse, le prolifique Michael Roch nous dépeint un Pays imaginaire chamboulé par les états-d'âme d'un Peter Pan spleenétique et en proie au doute. Dans "Moi, Peter Pan", le conte fantastique prend les chemins de la philosophie existentielle et nous place face au miroir déformant d'un Peter qui nous ressemble terriblement.

Moi, Peter Pan
Auteurs : Michael Roch
Éditeur : Le Peuple de Mü
Nombre de pages : 136 pages
Date de sortie : 20/02/17
Prix : 13,50 € (papier) / 4,49 € (numérique)

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