9.3.16

One-Punch Man : le poing glandu de la justice

Quand on est fan de mangas, on se retrouve forcément face à la confrontation entre la version papier et son adaptation animée avec bien souvent une œuvre originale au-dessus au niveau de la profondeur, voire même du dynamisme (ce qui est un comble pour un média statique). Dans le cas de One-Punch Man, l'affaire est bien plus compliquée, tant les deux versions rivalisent de qualité en exploitant les spécificités de leurs supports. Retour sur le premier tome de la série !

Patate de forain nippon

Comme je l'ai indiqué dans mon "Calendrier de l'Avent Culturel", la série animée One-Punch Man est un de mes coups de cœur de 2015 mais si vous avez visionné ses 12 épisodes, vous savez que je ne me mouille pas trop.
J'attendais donc avec une grosse impatience la publication du manga chez Kurokawa, son dessinateur, Yusuke Murata, étant un de mes artistes préférés de la nouvelle génération de mangakas. Spoilers : le résultat est largement à la hauteur de mes attentes, le découpage et le trait de l'auteur amenant un dynamisme rarement atteints dans un manga, le gif ci-dessous reprenant une scène du tome 2 en est la preuve :

Quand le manga pratique l'autodérision à la perfection

Mais plus qu'une bande dessinée d'action sublimement dessinée, One-Punch Man, c'est aussi un principe scénaristique prenant à contre-pied les clichés habituels des shonens, ces mangas pour adolescents où de gentils héros au cœur pur s'entraînent dur pour combattre des méchants menaçant la Terre : Saitama, le personnage principal de la série est un antihéros glandeur qui joue au super héros parce que ça lui plaît et parce que bosser, le cul vissé derrière un bureau, c'est pas trop son truc. Seul problème, il est devenu tellement puissant (suite à un entraînement déconcertant de simplicité et l'ayant rendu totalement chauve...) qu'il éclate ses ennemis en un seul coup, ce qui l'emmerde royalement.


Avec un personnage principal aussi puissant, on aurait pu craindre de tourner en rond avec un schéma rigolo seulement un temps : "un méchant trop fort arrive/personne n'arrive à le battre/Saitama arrive et le déglingue en un coup/insérer un gag". Rien de tout cela, rassurez-vous One, le scénariste un peu punk de la série, a réussi à bâtir un univers héroïque aussi foutraque que son héros (la galerie de personnages secondaires est d'une richesse et d'un WTF délicieux) et une narration bien plus maîtrisée et hilarante que dans l'adaptation animée qui allait droit à l'action. Dans le manga, l'humour "méta" (NDLR : blagues référencées) touché du doigt dans le dessin animé est omniprésent et exploité à merveille, donnant un aspect encore plus mature à la série qui est d'ailleurs classée dans la catégorie Seinen (mangas plus sérieux et adultes).

Bref, One-Punch Man, c'est drôle et quand ça tape, ça fait pas semblant du tout ! Jetez-vous sur les deux premiers tomes publiés par Kurokawa, ça vous donnera une super patate à défaut d'une super force !

Alors, ça a quel goût One-Punch Man ?

Caractéristiques principales
  • Genre : Seinen, humour, super-héroïque
  • Style graphique : Manga, sublime et dynamique
œuvres similaires
  • BD et romans : Invincible, DeadpoolSuper Dupont
  • Ciné & TV : Megamind, South Park et Dragon Ball Z (oui, oui)
  • Jeux Vidéo : No More Heroes

Irrévérencieux, drôle et super jouissif dans ses scènes d'action, One-Punch Man est un incontournable pour tous ceux, fans de mangas ou non, qui recherchent quelque chose de différent et de frais, loin des schémas habituels vus et revus.



One-Punch Man, tomes 1 et 2
Auteurs : One (scénario), Yusuke Murata (dessin)
Éditeur : Shueisha (Japon) / Kurokawa (France)
Nombre de pages : 190-200 pages
Prix : 6,80 €