10.3.16

Après Civil War : trois bonnes raisons d'attendre le film Black Panther !

La saison des bagarres entre copains de collants va bientôt commencer avec Batman V Superman dans moins de deux semaines et Captain America : Civil War, le mois prochain. Ce second film, en plus de proposer des séquences épiques de baston entre les incarnations héroïques de deux visions de l'Amérique (Tony Stark, le playboy capitaliste cool VS Steve Rogers, le gars du peuple patriote et terre-à-terre) verra apparaître pour la première fois à l'écran Black Panther, le premier super-héros noir, créé en 1966 par Stan Lee et Jack Kirby à avoir eu droit à son propre comic book.


Le personnage de Black Panther / T'challa sera interprété à l'écran par Chadwick Boseman (James Brown dans le biopic Get on Up), sera du côté d'Iron Man dans Captain America : Civil War et aura droit à son film solo en 2018. Si on ignore encore l'importance que Black Panther occupera dan l'affrontement entre Cap' et Iron Man, on sait déjà qu'il déchaîne déjà les passions chez nombre de fans de comics et pas que (je vous laisse jeter un œil au fil Twitter du compte We Are Wakanda pour attester du phénomène)...
Penchons-nous sur les raisons de la popularité du personnage au travers de trois bonnes raisons d'attendre le film et d'adhérer à la hype autour du personnage !
  1. Un personnage badass qui n'est pas un énième sidekick noir
    Le sidekick noir rigolo, #OnVautMieuxQueÇa
    Parce que, si des personnages noirs sont bel et bien présents dans les différents films Marvel, ils font principalement office d'acolytes comme Falcon / Le Faucon (dans The Winter Soldier, on a même droit à la scène où un blanc met deux tours de piste à un noir à la course, où est le respect haha ?) ou War Machine (tellement "random" qu'on a pu changer l'acteur entre deux films Iron man) ou de personnages secondaires comme Heimdall (certes, il a la classe, mais bon, c'est parce que c'est Idris Elba...) dans les films Thor.
    C'est là que le personnage de Black Panther intervient pour casser cette malédiction de l'acolyte noir faire-valoir et comique de service (involontairement parfois, comme War Machine dans Avengers : Age of Ultron...) et ce de par sa nature même.
    Faut pas trop rigoler avec Black Panther, ça peut se terminer avec des membres pétés
    Dans les comics, T'challa est en effet le souverain du Wakanda, une puissante nation africaine très avancée technologiquement, il dispose donc d'un statut royal auquel s'ajoutent un diplôme en physique à Oxford, la maîtrise de tous les styles de combats et des capacités surhumaines acquises suite à l'ingestion d'une plante mystique le liant au dieu Bastet.
    Il s'est illustré maintes fois dans les comics en battant des adversaires puissants qu'ils soient des super vilains comme Red Skull / Crâne Rouge, le Dr Doom / Fatalis ou même Galactus (par la ruse). Comme tout bon héros de comics qui se respecte, Black Panther a eu à affronter ses super potes et à remettre à leur place Captain America et Iron Man entre autres.
    Il fait également partie des Illuminatis, le groupe d'individus les plus intelligents au monde, parmi lesquels il est considéré comme l'égal de Reed Richards (L'Homme Élastique des Fantastic Four).
    Pour résumer : Black Panther est donc noble, riche, cultivé et super balèze. C'est une sorte de Batman noir avec des capacités surhumaines, en gros.

  2. Le Wakanda est une nation africaine fictionnelle située entre l'Éthiopie et le Kenya
  3. La possibilité d'avoir un ton différent des autres films Marvel
    Comme indiqué dans le point précédent, Black Panther est un monarque et en tant que tel, ses préoccupations sont souvent politiques et il doit bien souvent déjouer des intrigues de Cour et tentatives d'invasions par des nations étrangères (le Wakanda est riche en Vibranium, le métal dans lequel est forgé le bouclier de Captain America, ça fait des envieux). On pourrait donc avoir droit à un film un peu moins porté sur l'action avec un véritable scénario fouillé et un sous-texte politique intéressant. De plus, le Wakanda se situant en Afrique de l'Est, les lieux de tournages et décors pourraient changer amenant une touche plus exotique à l'univers cinématographique de Marvel.
    Si les fonds verts ne sont pas surexploités, on pourrait bien avoir droit à de magnifiques décors naturels couplés à une architecture futuriste, de quoi trancher radicalement avec la froide Asgard et la jungle de béton New Yorkaise. Imaginez un instant : des machinations politiques et jeux de pouvoirs ponctués d'affrontements au corps-à-corps bien badass, parce qu'il en faut, c'est du Marvel, pas du Sundance...

  4. Ryan Coogler aux manettes
    Enfin, je dis que ce n'est pas du Sundance, mais le film a été confié à Ryan Coogler, un réalisateur qui a fait ses armes dans le cinéma indépendant avec Fruitvale Station puis par une reprise très personnelle de la franchise Rocky avec un Creed impressionnant de justesse. Un excellent choix stratégique de Disney et Marvel Studios selon moi et pas (seulement) parce que Ryan Coogler est noir.
    En effet, en tant qu'Afro-américain, lui confier un personnage Africain en se basant uniquement sur un choix ethnique correspondrait à donner un personnage français à écrire à un Cajun de la Nouvelle-Orléans. Ce qui fait la différence, c'est la capacité du réalisateur à écrire des personnages noirs touchants et vibrants de réalisme du fait, notamment, de son engagement social  dans la cause noire au États-Unis.
    Planche extraite du nouveau comic book écrit par Ta-Neshi Coates, un écrivain Afro-américain engagé
    En plus de cela, le personnage de Black Panther ayant un background et un caractère plus sérieux que la plupart des autres héros de comics et il a d'ailleurs de plus grandes responsabilités à endosser que ce que ses pouvoirs lui permettent. Il est donc souvent amené à douter de lui, à tituber et même à chuter de manière très humaine, caractéristique qui semble être reprise dans les nouveaux comics écrits par Ta-Neshi Coates, l'auteur de l'excellent roman engagé Colère Noire. Du pain béni pour Ryan Coogler qui excelle dans l'exercice de dépeindre des personnages cachant une grande fragilité derrière leur force apparente, que ce soit dans ses films : dans Fruitvale Station, un dealer qui cherche la rédemption pour s'occuper de sa famille, dans Creed, un héritier illégitime qui tente de se faire son propre nom, dans Locks (son court-métrage de fin d'études), un gars des quartiers qui hésite à se raser ses dreadlocks pour une raison touchante...

    Si on ajoute à cela sa capacité montrée dans Creed à mettre en scène des affrontement épiques prenant aux tripes et s'il s'alloue encore les services de Maryse Alberti en tant que Directrice de la photographie pour ce film, on pourrait tutoyer le sublime au cours des combats.
S'il est encore trop tôt pour présumer de la qualité de ce futur film Black Panther, il est intéressant de noter que Disney et Marvel mettent toutes les chances de leur côté pour nous livrer un film de super héros intéressant et novateur qui, en plus de flatter une audience noire, pourrait bien signer avec le futur film Docteur Strange un tournant mature au cinéma. Bref. J'ai hâte et j'espère que vous aussi, après avoir lu ces nombreuses lignes.