14.9.16

Attroupement de jeunes créatifs : découvrez le collectif Cage d'Escalier

Il y a quelques mois, je rencontrai Sophie et Germain, deux des membres fondateurs du collectif BD Cage d'Escalier de passage au Mans lors d'un weekend de 3 jours (car oui, tout le monde le sait, quand on veut profiter d'un long weekend, on va au Mans). Je profitai donc de la quiétude d'un lundi matin où toute vie semblait avoir déserté le centre ville pour interviewer le duo à propos de ses premiers pas dans le domaine du fanzinat.

LGC : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours ? 
Sophie : Je suis Mancelle d'origine et je dessine depuis que je suis gamine. Après un bac STA, j'ai passé un Master aux Beaux-Arts de Belgique, ce qui était au final moins cher et plus complet que toutes les alternatives de formations françaises. Je suis restée quelques temps en Belgique où j'ai monté Toucan-Pistache en novembre 2013, un collectif donnant des ateliers BD das le Nord puis Cage d'Escalier en parallèle en janvier 2014.
J'ai eu une formation purement artistique et narrative dans le but de trouver mon style et d'avoir des bases PAO (NDLR : Publication Assistée par Ordinateur). J'ai appris le maquettage sur le tas. 
Germain : Je suis Manceau d'origine également et je dessine aussi depuis tout petit, plus précisément quand j'ai recopié un dessin du personnage de Gully dans Battlechasers (le comic book de Joe Madureira qui aura bientôt droit à une adaptation vidéoludique).
ça a donné lieu à un emballement familial qui m'a inscrit à l'école de peinture de Gaspard Schlumberger dont les cours ont évolué vers la BD. Un jour ma mère est tombée sur le reportage des Beaux Arts belges et m'y inscrivit. Là-bas, j'ai également travaillé un peu pour le Toucan-Pistache.

LGC : Vos familles ont donc accepté votre passion pour la BD, c'est cool, ça ! Quelles sont vos principales influences ? 
Germain : Bilal, Rabaté, Chabouté, Hooper, Schpilart et beaucoup d'autres. 
Sophie : Zidrou pour la narration, Bastien Vivès, Larcenet. Le Daredevil de Maleev est mon dernier coup de cœur.
LGC : Et comment avez-vous fondé Cage d'Escalier ? Pourquoi ce nom ? Vous squattiez les cages d'escaliers comme des lascars belges ? 
Germain et Sophie : Quand on a fini les cours on s'est rendus compte que l'union faisait la force entre jeunes auteurs du Nord et que chacun de notre côté, on n'arriverait pas à faire grand chose. Nous nous sommes donc réunis à 10 pour trouver un nom. On vivait en coloc' avec Zib, la troisième co-fondatrice et on croit que
c'est lui qui a lancé au hasard le nom Cage d'Escalier, ça a plu directement et on a fini par garder le nom.
LGC : Sans être indiscret, quels ont été les tirages de chacun de vos numéros et comment les avez-vous financés ? Vous en êtes au troisième si j'ai bien suivi. 
Germain et Sophie : Le premier numéro "Arrivée en coloc'" a été auto-financé et tiré à 100 exemplaires puis a eu un second tirage de 80 exemplaires. Le second numéro a été financé sur Ulule et tiré à 300 exemplaires dont 150 ont été vendus. Le troisième numéro a été tiré à 200 exemplaires et est sorti en janvier, il a été financé par les rentrées des deux premiers.
Cage d'Escalier 2 Cage d'Escalier 3
LGC : Et vous n'avez pas songé à demander des aides, à votre région par exemple ? 
Germain et Sophie : Non, nous n'avons pas demandé d'aides à la région pour des raisons de lourdeurs administratives. Par contre on n'exclut pas de le faire pour le quatrième numéro vu qu'on a des envies plutôt flamboyantes.
LGC : Comment se passe la création d'un numéro ? 
Germain et Sophie : On se réunit d'abord à trois avec Zib pour déterminer un thème. Pour le premier numéro, c'était celui de la coloc', concernant et concret vu qu'on vivait en colocation. Pour le second, c'était celui du monstre dans le placard, on l'a choisi pour l'éclate. Le thème du troisième "À gauche à droite" a été voté sur Facebook. Le quatrième numéro sera un album jeunesse autour du thème de "la vie normale des super vilains". Le thème est ensuite envoyé à l'équipe qui va ensuite renvoyer ses planches. Enfin, on se réunit à trois ou quatre pour choisir les œuvres qui figureront dans le numéro. Tout ceci se fait sur une année : le thème est lancé en mars et la publication se fait janvier.
LGC : Et vous avez une ligne éditoriale stricte ? Des interdits ou des pré-requis pour être publié dans votre revue ? 
Germain et Sophie : Nous n'avons pas une grosse ligne éditoriale à suivre, on laisse les auteurs assez libres pour leurs histoires sauf pour l'humour qu'on ne veut pas trop trash vu qu'on vise aussi et surtout des publics familiaux.
LGC : Comment voyez-vous votre futur ? 
Germain et Sophie : On souhaite monter une association cet été et faire financer le tome 4 qui serait une sorte de catalogue cool et un vrai objet fini. Ce serait l'étape de la professionnalisation.
LGC : Et aucunes envies d'albums solos ? 
Germain : Si, bien sûr, mais la réalité économique est un frein. J'ai par exemple dû bosser en usine à côté de la revue, ça ne laisse pas énormément de temps... 
Sophie : Perso, j'ai un projet BD avec des pingouins dedans (rires). L'idée a germée au moment des 24H BD de Woluvé-Saint Lambert et j'ai continué à faire des strips derrière. On participe au prix de la Fondation Raymond Leblanc pour une publication chez Le Lombard qui pourrait être un sacré tremplin.
LGC : Vous vivez entre la Belgique et le Nord de la France, si j'ai bien compris. C'est pas trop dur ? 
Germain et Sophie : Non non, après tout, c'est le berceau de la BD franco-belge, il y a beaucoup de structures et d'initiatives pour les jeunes bédéistes, c'est cool... Même si on en a marre de voir des briques partout (rires).
La proximité avec la Belgique est aussi cool pour les festoches et les rencontres avec des gens cool et des auteurs. C'est un gros carrefour géographique !

LGC : Pour finir, quels sont vos coups de cœur, tous supports confondus ? 
Germain : Whiplash, Utopia, Fenêtre sur cour de Rabaté
Sophie : Daredevil saison 2, Birdman, Chroma de Karim Debache
LGC : Merci, ressourcez-vous bien avant de retourner dans le Nord !
Admirer ce beau soleil manceau et ces jeunes auteurs déterminés !
Si vous souhaitez vous procurer des numéros du fanzine, encourager ou rejoindre Cage d'Escalier, n'hésitez pas à contacter l'équipe à l'adresse suivante : cagedescalier@gmail.com
N'oubliez pas de suivre le collectif sur Facebook et Twitter mais aussi les auteurs, individuellement :
  •    ●   ADCE
  •    ●   BZT22
  •    ●   Bastien Quignon
  •    Bonnet
  •    ●    Bou
  •    ●    Eli MacDracir 
  •    Gib Lebon
  •    Hélène Vandenbusche  
  •    Germain Jammernegg
  •    The Taupe
  •    Laura Rochez
  •    Lucile Martineau 
  •    Monosourcil
  •    ●    Nasta
  •    ●    Polobor
  •    Reitog
  •    Sophie Martineau
  •    Zib
  •    ●    Mathilde Desbonnet
  •    Troud
  •    Gio
  •    ●    Tris Kotro
  •    ●    Breda
  •    ●    Nicolas Zinque

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