2.9.16

Copperhead : une femme de loi dans une galaxie très très lointaine

La rentrée sonnant comme un ultime arrêt avant la fin de l'année, les premiers bilans niveau "goûteries culturelles" commencent à se dessiner. 2016 semble avoir ainsi été chez Urban Comics une année plutôt savoureuse niveau titres "Girl Power" et qui plus est dans des genres généralement associés au sexe masculin. Après la fantasy de Rat Queens et ses mercenaires baroudeuses, Copperhead nous propulse dans un western spatial au côté d'une shérif hargneuse et mère célibataire (?).

Rouquine, forte-tête, n'hésitant pas à en découdre verbalement ou physiquement et traînant un sombre passif derrière elle : dans mon monde, Clara Bronson n'est pas loin d'être la femme parfaite. Dans le sien par contre, c'est tout ce qu'il lui fallait pour se retrouver mutée dans la ville minière de Copperhead, sur une planète paumée pour remplacer le précédent shérif, abattu en service. Accompagnée de son fils, Zeke, Clara va devoir vite prendre ses marques et affirmer son autorité face à des aliens frustes, à des promoteurs humains véreux et à un adjoint appartenant à une race ayant perdu une guerre contre l'humanité. Dans un tel contexte on comprend vite qu'une période d'essai non concluante peut très vite s'achever dans un sac mortuaire pour notre héroïne.

Ce qui est cool avec le genre du western, c'est qu'il se construit sur une ambiance et n'a donc pas besoin d'être cantonné à une époque ou à lieu précis. Du coup, Copperhead a beau se passer dans l'espace et dans un futur éloigné, la série est digne d'un Deadwood dans sa composition. Tous les ingrédients du récit plein de poussière, de sang et de sueur ont en effet été réunis par Jay Faerber et envoyés par une porte des étoiles à l'autre bout de la galaxie. Comme dans les meilleurs westerns, rien n'est tout noir ou tout blanc dans Copperhead : chacun des personnages, principaux comme secondaires, semble pouvoir livrer le meilleur comme le pire de lui-même à chaque coin de page. Même notre chère shérif doit lutter contre ses vieux démons, montrant parfois un visage bien peu exemplaire.
En parlant de visages, Copperhead est l'occasion de redécouvrir ceux dessinés par Scott Godlewski –absents des rayons français depuis Dracula - La Compagnie des monstres en 2013–. Si de prime abord, son son trait anguleux et nerveux peut faire penser à celui de Sean Murphy, l'illustrateur américain réussit à déployer un style propre, encore plus teinté d'influences franco-belges. Un sentiment d'hybridation, renforcé par les couleurs froides de Ron Riley, qui achèvent de donner à l'œuvre un cachet rustique des plus savoureux.
Efficace sur tous les points, Copperhead est sans hésitation une des lectures à embarquer dans son cartable pour cette rentrée, surtout avec son prix de lancement à 10 euros !

Crédits planches : © 2014, 2016 Jay Faerber, Scott Godlewski, Ron Riley © Image ComicsUrban Indies

Alors, ça a quel goût Copperhead ?

Caractéristiques principales
  • Genre : western, science-fiction, aventure
  • Style graphique : hybride, dynamique
œuvres similaires
  • BD et romans : Les Foulards rougesL'Homme qui tua Lucky Luke
  • Ciné et TV : Gun FrontierDeadwood
  • Jeux vidéo : Red Dead Redemption, Call of Juarez
  • Musique : la B.O de Mort ou vif
Jay Faerber voulait écrire un "Deadwood dans l'espace" et bien c'est chose faite avec Copperhead et sa galerie de personnages en nuances de gris. C'est dans cet univers impitoyable que l'héroïne, Clara Bronson, va devoir faire respecter la loi, dans un uniforme de shérif n'ayant pas porté chance à son prédécesseur.

Copperhead, tome 1 : Un Nouveau shérif en ville
Auteurs : Jay Faerber (scénario), Scott Godlewski (dessin), Ron Riley (couleurs)
Éditeur : Image Comics (USA) / Urban Indies (France)
Nombre de pages : 128 pages
Date de sortie : 19/08/16
Prix : 10 € (jusqu'au 31/12/16)

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