12.7.17

La Mémoire dans les poches : la BD dans la peau

Bob Morane Renaissance, Urban, Le Pouvoir des Innocents : Je ne connaissais principalement Luc Brunschwig que pour ses récits d'aventure et d'action efficaces et profonds. Avec La Mémoire dans les poches, j'ai été percuté de plein fouet par la facette intimiste de l'auteur... Présentation de la série à l'occasion de la sortie du troisième et dernier tome.

La Mémoire dans les poches, c'est l'histoire d'un papy qui rentre dans un bar et qui demande à une jeune mère si elle peut le dépanner d'un allaitement... Si l'on s'arrête là, le synopsis nous emmène vers une blague de comptoir bien grasse. Heureusement, ce n'est pas le genre de Luc Brunschwig (*tousse*) et au fil des pages, l'on comprend que l'auteur a décidé avec cette œuvre de livrer sa vision la plus intimiste des rapports familiaux entre individus.

Si La Mémoire dans les poches sonne si juste, c'est parce que Luc Brunschwig y a injecté énormément de vécu et y a transposé les traits de personnalité de ses parents, en écrivant les personnages. Il m'a ainsi expliqué que Laurent (le fils du récit) était un mix de son frère et de lui-même et que le quiproquo du repas de famille, dans le premier tome, lui était vraiment arrivé. Au niveau historique – car le récit navigue entre la Seconde Guerre mondiale et une époque plus contemporaine –, l'auteur a voulu raconter ce que ses parents ont vécu, notamment son père. Le tome 3 prend même la forme d'une vraie déclaration d'amour filial qui prend aux tripes de par sa symbolique, encore une fois illustrée de main de maître par le dessinateur Étienne Le Roux (14-18, WW 2.2...). Ce dernier ne s'est d'ailleurs pas tourné les pouces durant les six années qui ont séparé le second tome du troisième et dernier volume. Son trait est encore plus expressif et l'on ressent les émotions – exprimées ou tues – des personnages, dès le premier coup d'œil...

Vous l'aurez compris, cette trilogie est une mise à nu qui force le respect et qui amène à considérer la bande dessinée que l'on tient entre ses mains avec déférence. Pour ma part, elle m'a permis de découvrir l'une des plus belles facettes de Luc Brunschwig, qui n'est donc pas qu'un aventurier solitaire qui tente de rendre la justice dans des cités parcs d'attractions à l'autre bout de la galaxie. Mais je n'en dis pas plus, à vous de juger sur pièce 
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Crédits planches : © 2017 Luc Brunschwig, Étienne Le Roux © Futuropolis

Alors, ça a quel goût La Mémoire dans les poches ?

Caractéristiques principales
  • Genre : tranche de vie, fiction autobiographique, drame
  • Style graphique : semi-réaliste, franco belge
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Avec La Mémoire dans les poches, Luc Brunschwig dévoile au grand jour toute la sensibilité qu'on lui devinait et prouve encore une fois son talent à dépeindre la complexité des rapports humains. Sorte d'autobiographie fictionnelle, ce récit brille par l'absence de jugement qu'il porte sur des personnages tout en aspérité et par sa capacité à traiter du traumatisme de la shoah sans donner dans le pathos.

La Mémoire dans les poches
Auteurs : Luc Brunschwig (scénario), Étienne Le Roux (dessins)
Éditeur : Futuropolis
Nombre de pages : environ 70-80 pages par tomes
Prix : 16-17 € par tomes, 40 € pour l'intégrale

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