Aussi vrai qu’en lançant un film de Tarantino, l’on s’expose à quelques projections de sang, l’on peut être sûr que refermer une bande dessinée de Mathieu Bablet signifie passer par un panel de sentiments oscillant subtilement entre tristesse et joie. Retour sur l’itinéraire de l’un des plus jeunes prodiges de l'écurie Ankama / Label 619.
Un conteur mélancolique
Qu’il s’agisse du récit post apocalyptique La Belle mort, du road trip philosophique Adrastée ou plus récemment de la SF d’anticipation de Shangri-La, Mathieu Bablet semble s’être plus spécialisé dans les récits aux conclusions douces amères que dans les happy endings. Tel un tragédien grec, il dépeint des « héros » luttant tant bien que mal pour se soustraire à des destinées sûrement tracées par des divinités taquines. Le lecteur se retrouve donc porté par la douce mélancolie qui se dégage des pages des différentes bandes dessinées de l’auteur, avec leurs moments de poésie pure et fatalisme terre à terre.La couleur des sentiments
Mais ne nous focalisons pas sur l’arrivée, chez Monsieur Bablet, il n’est rien de moins important que les voyages et ceux de ses personnages, aussi bien réels que métaphoriques témoignent de la maîtrise narrative de l’auteur. Les scènes de contemplation et les dialogues sobres mais percutants, s’enchaînent, servis par un trait et une mise en couleurs virtuoses.En 4 albums et quelques histoires courtes dessinées pour le magazine Doggybags, à chaque fois chez Ankama, Mathieu Bablet a développé une patte graphique inimitable et une véritable science quand il s’agit de composer des décors à couper le souffle. Le site Geek-Art s’y est pas trompé et lui a ainsi commandé une illustration pour célébrer la sortie du jeu Zelda : Breath of the Wild. Un résultat à couper le souffle :
Toujours plus loin dans la créativité
Créatif curieux et touche à tout, Mathieu Bablet s’est également essayé à quelques expérimentations pour la sortie de son dernier bébé, Shangri-La. Vous pouvez donc lire une histoire bonus en turbomédia et égayer votre bibliothèque avec une figurine imprimée en 3D, toutes les deux dédiées à John, l’attachant chien anthropomorphe. N’hésitez d’ailleurs pas à en commander une à l’auteur, elles sont d’un prix extrêmement abordable, vu les détails de finition et le statut collector que leur octroie leur faible nombre d’impression. Pour ma part, la mienne trône fièrement à côté de mon exemplaire de Shangri-La. :)Pour finir, je me permets de glisser qu’en plus d’être ultra talentueux, Mathieu Bablet est un homme d’une gentillesse folle dont la voix ne fait qu’appuyer la douceur du caractère, mais ça, je vous laisse le soin de le découvrir en festival ou via son interview réalisée par l'ami Sullivan Rouaud sur 9eme Art. De mon côté, je vous invite juste à vous procurer ses pépites dessinées et en particulier Shangri-La et Adrastée :
Mais qui est Mathieu Bablet ?
- Année de naissance : 1987
- Nationalité : française
Recette créative
- ingrédients favoris : Sensibilité, mélancolie, onirisme, questions existentielles, couleurs envoûtantes,...
En plus d'être un prodige du dessin, Mathieu Bablet est un conteur hors-pair capable d'insuffler une dimension poétique et sensible à tous les sujets qu'il aborde, du post-apocalyptique au récit mythologique.
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